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Bleu de travail et Bleu du ciel

- vendredi 28 février 2014, par Jean-Luc Galvan

Fuir l’ennui... Se passionner pour son métier... Un art de la vie... Mais comment réconcilier le bleu de travail avec le bleu du ciel ?
Un film réalisé en 2000 sur les "intermittents du spectacle", les conditions d’exercice de leurs métiers et le rapport au travail. Durée 52mn. Version renumérisée.

Manuels, intellectuels, polyvalents, c’est avec la même habileté qu’ils jonglent avec poste à souder, flammes ou dossiers de subventions. Rejetant les formes traditionnelles du salariat, ils ont choisi ce mode de vie. Pourtant ils sont précaires, le plus souvent Rmistes, avant de devenir « intermittents du spectacle ».

A travers les préoccupations de ces professionnels du spectacle, le film interroge le rapport au travail aujourd’hui et pose des pistes de réflexion sur un "autre travail" qui échapperait à la notion de labeur.

Ce film a été tourné en 2000 sur trois lieux près de Toulouse : "La Ferme" (qui a été rasée depuis), la Grainerie à Balma (qui n’est plus au même endroit) et l’Usine à Tournefeuille.

Un article d’Hélène Marzolf dans Télérama sur "Bleu de travail et Bleu du ciel"

Bleu de travail et bleu du ciel
TT [1] Documentaire de Jean Luc Galvan (2000). Inédit.

L’Acier, la sueur, Vingt Stères par jour, Les Rêves de la main... Quasiment tous les documentaires de Jean-Luc Galvan questionnent le monde du travail et les règles qui le régissent. Bleu de travail s’inscrit dans la même lignée, humaniste et militante. L’idée du film naît en 1996, quand les intermittents du spectacle manifestent pour le maintien de leur statut spécifique d’assurance chômage. Le réalisateur a suivi des professionnels impliqués dans cette lutte, dans trois lieux de l’agglomération toulousaine : la Ferme, un squat investi par la compagnie Okupa Mobil, la Gravière de Balma, lieu de répétition de Saltobrank, I’Usine à Tournefeuille.

Très vivant, ce documentaire propose une double lecture, à la fois économique et artistique, de la situation des intermittents. Filmés dans leur vie quotidienne (au sein de leur troupe, pendant les répétitions), de nombreux artistes évoquent le fonctionnement des compagnies de rue, mais également leur place dans la société, I’amour de leur métier, ainsi que la nécessité de revaloriser un statut précaire, qui rémunère le chômage et non le travail.

A travers leurs interrogations, leurs colères, le réalisateur amorce une réflexion plus large sur leur rapport au travail, à la culture, et tout simplement au plaisir. Plaisir d’inventer sa vie, plaisir de gérer son propre espace et son propre temps de travail, de toucher à tous les aspects de la fabrication d’un spectacle... Un processus que la caméra restitue à merveille, en traquant par petites touches l’ambiance des répétitions, les réunions autour du pot de café fumant ; en s’attardant sur les mille et un accessoires des décors, remisés en vrac, en captant un processus de création vivant et malicieux, directement inspiré de la réalité sociale...

En laissant s’épanouir le plaisir du théâtre, tout simplement.

Hélène Marzolf - Télérama 25/07/2001

Cliquez dessus pour l’agrandir :


[1Nous aimons beaucoup

Vos commentaires

  • Le 16 juin 2014 à 08:53, par Webmestre En réponse à : Bleu de travail et Bleu du ciel

    QUELQUES CHIFFRES POUR COMPRENDRE LE COMBAT DES INTERMITTENTS

    Il suffit de regarder les chiffres, publiés dans des rapports officiels, pour se dire que cette obstination contre les intermittents n’a d’autre fondement que la recherche de boucs émissaires, comme toujours choisis parmi les plus fragiles. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ils ne se montreront pas les plus faibles.

    Voir les chiffres donnés dans cet article :
    Qu’en dit la presse ? lien vers l’article...

  • Le 18 mars 2016 à 09:33, par Jean-Luc Galvan En réponse à : Bleu de travail et Bleu du ciel

    Tourné en 1999 et en 2000 ce documentaire est toujours d’actualité pour la réflexion qu’il portait déjà sur un autre travail possible. Une autre raison le porte aujourd’hui dans l’actualité cinématographique deux de ses principaux personnages sont Marion Bouvarel et François Fehner, acteurs dans "Les Ogres", le magnifique film de Léa Fehner (ce sont ses parents dans la vraie vie).
    Il me semble que le tournage s’est déroulé à une période charnière pour l’AGIT.
    Dans mon film "Bleu de travail et Bleu du ciel", François et Garniouze (Christophe Lafargue) en Monsieur Loyal portent la pensée d’André Gorz qui a failli être dans ce film et qui m’a accordé tous les droits sur ses écrits pour la réalisation de mon documentaire.

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